Pompes à chaleur et ventilation, ingénierie des systèmes et intégration à l’habitat
Une discussion sur l’architecture et l’efficacité des différents systèmes incluant une pompe à chaleur et des ventilations. Si vous vous interrogez sur l’efficacité d’un installation qui vous est proposée ou que vous n’arrivez pas à en déterminer le type d’après la documentation, posez votre question dans les commentaires.
(Cet article introduit le concept de maison à double enveloppe)
Contents
- 1 Maisons en dur des pays non-anglo-saxons
- 2 Maisons chalets des pays anglo-saxons et scandinaves
- 3 La pompe à chaleur
- 1 Montage classique
- 2 Les appareils mobiles
- 4 Les VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée)
- Simple flux par dépression
- Simple flux par surpression
- Double flux
- 5 Les échangeurs de chaleur
- Les échangeurs passifs
- Les échangeurs actifs
- 5 La « maison à double enveloppe »
- Liens
Ecrit pour Knol à partir d’août 2009
Les « frigidaires » se sont démocratisés depuis plus de cinquante ans mais les pompes à chaleur, qui sont basées sur la même technologie, commencent seulement au début du XXIème siècle à être considérées comme des moyens de chauffage « normaux ». De fait, les PAC ont longtemps été utilisées pour la climatisation « froide » seulement. Il est possible que la technologie ne permettait pas des installations réversibles (capables de transférer la chaleur dans les deux sens [1]).
Dans les pays où de nombreux climatiseurs étaient installés, on ne pouvait donc pas s’en servir comme moyen de chauffage. Aujourd’hui on assiste à une explosion des installations polyvalentes (pouvant être utilisées comme chauffage principal et climatisation) dans de nombreux pays, que ce soit dans des locaux d’usage privé ou professionnel. La raison à cela est la baisse du coût de ces appareils et leur faible coût de fonctionnement, compte tenu de leur excellent rendement énergétique.
Attention : la pompe à chaleur est souvent présentée comme étant l’ultime solution pour un chauffage écologique… Certes, c’est la meilleure utilisation possible de l’électricité « déjà produite » car pour chaque unité (kwh) que vous achetez et qui sera ultimement transformée en chaleur (comme avec un radiateur électrique), le système transfère une certaine quantité de chaleur en plus (souvent plusieurs unités, en fonction de la t° extérieure), d’où le nom de pompe à chaleur. Sur place, la pompe ne produira évidemment ni fumée, ni aucun dégagement de CO2.
Mais pour un vrai bilan énergétique et des rejets, tout dépend de l’origine de l’électricité que vous consommez (souvent impossible à retracer autrement que dans les statistiques annuelles des sociétés de production, qui peuvent donner la part issue du charbon, du fuel, du solaire, de l’éolien, du nucléaire et celle de l’hydraulique). Si l’électricité que vous consommez est majoritairement produite à partir de combustibles fossiles (charbon, fuel, gaz) il se peut que la propreté et le rendement idéal que vous observez à la maison cache en réalité un affreux gaspillage énergétique et un gros dégagement de CO2 sur les lieux de production… sans compter toute l’énergie qui est perdue par le transport.
Dans cet article, nous nous intéresserons aux installations possibles dans les maisons individuelles, en fonction de leur architecture.Les maisons individuelles des pays tempérés/tempérés froids tombent largement dans les deux types suivants :
- Maisons en dur des pays non-anglo saxons
- Maisons chalets des pays anglo-saxons et scandinaves
1 Maisons en dur des pays non-anglo-saxons
C’est le type de maison le plus répandu en France, comme dans tous les pays de tradition latine, probablement à cause de la colonisation romaine (tout ce que faisaient les romains était en dur, voire en très dur…). Ces maisons ont souvent une cave, ou tout au moins des fondations. Chauffer ce type de maison ayant une grande masse thermique signifie en fait chauffer l’intérieur jusqu’à ce que les murs se soient réchauffés et ensuite de conserver ce niveau de température. Selon l’ancienneté de la maison, l’isolation sera plus ou moins efficace, toutefois dans les maisons très anciennes l’épaisseur des murs peut constituer une bonne isolation/masse thermique.
L’installation d’un système de chauffage par pompe à chaleur est tout à fait possible dans ce genre de maison mais les systèmes les moins onéreux à installer, qui sont basés sur le réchauffage de l’air, auront du mal à procurer un confort réel notamment si d’importants ponts thermiques (par lesquels la chaleur fuit à l’extérieur de la baraque) se situent au niveau des sols ( les dalles en béton notamment).
2 Maisons chalets des pays anglo-saxons et scandinaves
C’est le type de maison le plus répandu dans de nombreux pays comme les États-unis, le Canada, etc. « Maisons chalets » car ces maisons, indépendamment de leur style architectural, sont principalement faites de bois. La maison, compte tenu de son poids beaucoup plus faible, n’a pas réellement de « fondations », seulement des poteaux de soutien.
L’installation d’un système de chauffage par pompe à chaleur air/air est particulièrement aisé et adapté dans ce genre d’architecture, naturellement pourvues d’une assez bonne isolation (peu de ponts thermiques en dehors des fenêtres).Chauffer ce type de maison procède d’une philosophie différente que dans le cas précédent : on chauffe plutôt l’intérieur de la maison, pas les murs… en fait on ne chauffe même que les pièces dont on se sert à un moment donné. La maison est considérée comme un récipient contenant, quand on en a besoin, de l’air à la bonne température, pas comme un ensemble à maintenir chaud en tout temps. Si l’on s’absente pendant deux jours ou plus, on éteindra en général le chauffage (hormis le minimum pour empêcher le gel), on peut même l’arrêter pratiquement tous les soirs. La faible inertie thermique de la maison permet de réchauffer les pièces en quelques dizaines de minutes au retour des occupants ou chaque matin.
3 La pompe à chaleur
* L’air qui sort de la source froide est en réalité froid et saturé en humidité, il ne « deviendra » sec qu’après son retour à la température ambiante.
Avec le « coming out » des pompes à chaleur, de très nombreux articles et schémas de leur fonctionnement sont disponibles sur internet. Ils ont souvent un côté pédagogique inaccoutumé et amusant, qui répond à l’interrogation apparemment générale de l’homme de la rue : « mais comment ça peut-y bien marcher ce truc là ? ».
Un exemple de ce genre d’ « explication » : « Une pompe à chaleur extrait la chaleur de son environnement et la réchauffe pour permettre son utilisation dans le système de chauffage. » (je n’ai pas le cœur de citer son origine, trouvez la vous-même, il suffit de googler la phrase, si vous y tenez absolument…).
Même dans les sources de vulgarisation plus sérieuses, la PAC est souvent présentée comme un appareil qui, par essence, transfère de la chaleur d’un milieu froid vers un milieu chaud [2]. Bien entendu, pour le physicien, la PAC est un appareil CAPABLE de faire ça, mais en réalité la PAC peut très bien transférer de la chaleur entre deux milieux de même température et naturellement, d’un milieu chaud vers un milieu froid. Pour autant, ces schémas donnent plus de détails sur le fonctionnement interne des installations que sur leurs tenants et aboutissant en rapport avec l’habitation. Le schéma ci-dessus est conçu pour être réutilisé à l’intérieur de schémas plus vastes comprenant une habitation et éventuellement d’autres appareils.
Description du schéma :
La partie verte représente le moteur/compresseur de la pompe. C’est cette partie qui est responsable de la compression du fluide et qui consomme la plus grande partie de l’énergie du système [une petite quantité d’énergie est utilisée aussi par les « circulateurs » (ventilateurs ou pompes) au niveau des deux radiateurs (parties rouges et bleues) qui permettent d’améliorer l’échange de chaleur par brassage]. Bien que dans la grande majorité des cas, ce compresseur soit mu par un moteur électrique, rien n’empêche de le faire tourner avec n’importe quel sorte de production mécanique : éolienne, hydraulique, animale, humaine [3].
La partie rouge représente le radiateur chaud (ou source chaude), qui rejette de la chaleur avec la flèche qui symbolise la circulation associée.
La partie bleue représente le radiateur froid (ou source froide), qui absorbe la chaleur (avec sa circulation). Ce « radiateur » peut aussi être visualisé comme « rejetant du froid » (mais en réalité le froid est l’absence de chaleur, comme l’ombre est l’absence de lumière…).
Remarques :
Le but de ce schéma n’est pas de représenter la réversibilité du cycle. Dans cet article le schéma sera toujours présenté dans le même sens [hum, vers la fin de l’article je serai amené à changer le sens d’une flèche], quitte à changer les emplacements relatifs de l’intérieur et de l’extérieur de la maison ou à modifier le tracé des tuyauteries arrivantes et partantes pour illustrer les situations différentes de l’été et de l’hiver.
Les moins onéreuses et les plus répandues des PAC ont une source au moins en contact avec l’air, extérieur ou intérieur, très souvent les deux. Cet air est chargé en humidité. Son contact avec la source froide résulte donc souvent en une condensation. Cette condensation n’est pas représentée sur les schémas classiques d’où une perte d’information sur la nature complète et les possibilités du système (ces systèmes sont ainsi qualifiés de : « air/air ». Mais que fait-on de l’eau contenue dans l’air ?).
L’évacuation de cette eau, qu’elle soit condensée à l’intérieur ou à l’extérieur de la maison, se fait toujours à l’extérieur (mais ces tuyaux sont souvent « camouflés »).
1 Montage classique
Le montage classique d’un climatiseur/pompe à chaleur est celui qui était déjà observé pour les anciens appareils « à travers le mur ». C’est la configuration standard pour les « split-systems » [4]. Elle consiste à mettre chacun des deux échangeurs en contact avec un milieu différent : l’un avec le milieu extérieur, l’autre avec le milieu intérieur.
Mode climatisation
1 Une partie du transfert de chaleur sert à fournir l’énergie de changement d’état (passage de la vapeur à l’état liquide) sans abaisser la température. Toutefois on peut considérer que si la maison est suffisamment étanche, au bout d’un moment la quantité de vapeur d’eau dans la pièce finit par baisser et le système peut consacrer plus d’énergie à la production de froid, autrement dit à refroidir l’air intérieur devenu plus sec.
2 l’eau froide obtenue est immédiatement évacuée à l’extérieur ce qui représente une « perte de froid ». Il serait intéressant de récupérer (à l’aide d’un échangeur) le « froid » contenu dans cette eau. Un point positif par contre : de l’eau est soustraite à l’air intérieur de la maison qui est ainsi asséché. Un air sec est meilleur pour la santé, la conservation des objets etc.
Mode chauffage
Dans ce qu’on appelle maintenant les « pompes à chaleur » (les anciens climatiseurs ÉTAIENT déjà des PAC, mais non réversibles), le système est réversible et est souvent vu principalement comme un moyen de chauffage, notamment dans les pays où la climatisation n’est pas vraiment rentrée dans les moeurs. On obtient le schéma suivant :
(comme déjà dit, on conserve l’orientation du schéma coloré mais on inverse la position de l’intérieur et de l’extérieur)
En effet, la chaleur absorbée à la source froide est non seulement retirée de l’abaissement de la température de l’air extérieur (chaleur sensible) mais aussi de l’énergie de changement d’état vapeur-liquide (soit la chaleur latente, qui est énorme) de la vapeur d’eau qu’il contient (pourcentage qui peut varier beaucoup selon la région, et son hygrométrie moyenne).
Par contre l’air sec rejeté (plus exactement de l’air froid saturé en humidité mais susceptible de s’assécher une fois réchauffé, comme par effet de fœhn) est perdu : il se remélange avec l’air extérieur. Dans certaines situations, il pourrait être récupéré pour usage ultérieur…
Bilan des pompes à chaleur classiques
Les pompes à chaleur air/air (qui sont en pratique des climatiseurs réversibles) sont connus pour être des moyens de chauffage économiques (surtout par rapport aux radiateurs électriques classiques). Il peuvent également servir à la climatisation en été (ce qui n’est jamais possible avec les autres moyens de chauffage) d’où une utilité augmentée et un temps d’amortissement encore diminué.
Leurs principaux défauts et qualités sont :
- en mode chauffage : l’énergie électrique injectée s’additionne à la chaleur transférée ce qui améliore le rendement. Il ne peuvent cependant fonctionner comme des déshumidificateurs ce qui pourrait pourtant être très utile compte tenu de la production de vapeur d’eau indésirable domestique (respiration, cuisine, salles de bain) dans une maison moins aérée que pendant la belle saison.
- en mode refroidissement : en sus du froid ils permettent un assèchement de l’air qui peut être désirable dans certaines régions.
- Dans les deux modes : ces appareils ne gèrent pas le renouvellement de l’air intérieur. Même si en mode climatisation l’air intérieur est asséché, cela n’évacue pas les odeurs et les polluants (même si la plupart des climatiseurs ont un filtre et différentes fonctions de nettoyage de l’air ou d’auto-nettoyage).
2 Les appareils mobiles
Quelques fabricants (comme KARDA) commercialisent des climatiseurs mobiles. Ces appareils peuvent être intéressants pour les personnes ne pouvant modifier leur logement (locataires, etc.) et/ou amenées à déménager souvent. Exactement comme les systèmes fixes, certains appareils sont réversibles et peuvent donc être utilisés comme chauffage. Nous allons détailler ici les particularités de leur fonctionnement, compte tenu de leur raccordement particulier. En effet ces appareils sont fournis avec une évacuation d’eau et une seule manche à air censées être raccordés toutes les deux à une fenêtre ou autre ouverture. La manche à air permet d’évacuer à l’extérieur de l’air chaud en mode climatisation, et de l’air froid en mode chauffage.
Mode climatisation
Comme on le voit sur le schéma, alors que le fonctionnement à la source froide est essentiellement le même que pour les climatiseurs fixes, à la source chaude on a une situation nettement différente : de l’air est rejeté à l’extérieur après passage sur le radiateur chaud mais cet air est puisé à l’intérieur de la maison, ce qui a deux conséquences :
- le radiateur chaud travaille sur de l’air intérieur, donc de l’air frais (au bout d’un certain temps de fonctionnement l’air de la maison est rafraichi) ce qui augmente sa faculté de lui transférer de la chaleur mais cette amélioration du rendement est peut-être illusoire car en réchauffant de l’air préalablement refroidi le travail de la pompe à chaleur n’est pas clairement « structuré » [5] .
- une dépression est créée dans l’habitation ce qui provoque automatiquement des entrées d’air. L’air entrant (par les huisseries principalement) est chaud et peut être chargé en humidité (selon le climat local) ce qui ne peut que pénaliser le bilan énergétique.
- l’humidité qui est produite à l’intérieur de la maison ou qui s’est introduite (respiration, cuisine, salle de bain) est condensée. L’eau froide obtenue est est malheureusement rejetée immédiatement à l’extérieur ce qui constitue une perte de « calories négatives »( déjà constatée pour les climatiseurs classiques) .
Mode chauffage
Le schéma ci-dessus représente la situation lorsque la pompe à chaleur mobile est utilisée en chauffage (le travail des radiateurs est alors inversé mais – comme convenu – nous avons préféré changer la position relative de l’intérieur et de l’extérieur de la maison plutôt que celle du schéma).
De l’air puisé à l’intérieur de la maison est refroidi et expulsé à l’extérieur et on retrouve un tableau de conséquences similaire à celui vu dans l’utilisation en clim. :
- le radiateur froid travaille sur de l’air intérieur, donc de l’air chaud ce qui augmente sa faculté de lui emprunter de la chaleur mais l’amélioration du rendement dans cette partie du cycle est questionnable car en refroidissant de l’air préalablement réchauffé le travail de la pompe à chaleur n’est pas clairement structuré (?).
- une dépression est ainsi créée dans l’habitation ce qui provoque un débit d’air entrant. L’air entrant (par les huisseries principalement) est froid ce qui pénalise aussi le bilan.
- Toutefois ces deux désavantages sont possiblement compensés par le fait que la source froide travaillant sur de l’air humide (air intérieur) est capable -si tant est qu’elle lui fait atteindre le point de condensation – d’extraire la chaleur latente de changement d’état (gaz > liquide) de la vapeur d’eau contenue dans l’air intérieur. Cette énergie énorme contenue dans l’air humidifié par les différentes sources domestiques est hors d’atteinte des pompes à chaleur dont la source froide est l’air extérieur.
Une possible adaptation
On vient de le voir les climatiseurs mobiles sont théoriquement pénalisés par la séparation incomplète de leur échanges : le fait de puiser de l’air intérieur qui sert pour l’échange et dirigé ensuite vers l’extérieur provoque une dépression qui réintroduit dans la maison ce dont on cherche à se débarrasser, froid ou chaleur selon le cas. Il est dommage que les fabricants de ces machines ne proposent pas de système avec une double tuyauterie, qui permettrait d’aspirer cet air à l’extérieur ( l’installation d’un simple tuyau étant déjà assez fastidieuse et problématique, un tuyau double ou une paire de tuyaux ne poserait pas de nouveau problème insurmontable…)
Il reste au bricoleur la possibilité de réaliser lui-même cette adaptation :
NB. En réalisant cette adaptation, on perd l’avantage possible en mode chauffage que les systèmes mobiles ont de travailler sur de l’air intérieur (mais on évite la dépression intérieure)
.
4 Les VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée)
Simple flux par dépression
Ce système de ventilation est composé d’un ou plusieurs ventilateurs qui extrai(en)t de la maison l’air des pièces les plus « polluées » (fumée ou vapeur d’eau, donc cuisine et salles de bain). La dépression ainsi créée à l’intérieur du logement aspire de l’air extérieur par les huisseries et celui-ci circule selon un circuit difficile à garantir, normalement depuis les pièces de la maison où l’air est le moins pollué vers la ou les pièces munies d’extracteurs…
Les extracteurs peuvent être commutables (individuellement ou par association avec l’éclairage) ou régulés par hygrostat (jauge de mesure de l’humidité).
Ce système a les avantages suivants :
- peu onéreux et facile à mettre en place, d’autant que le système peut se passer complètement de conduites.
- il permet à peu de frais le renouvellement de l’air dans la maison ce qui évite l’accumulation de fumées, de polluants issus des différents matériaux et de l’humidité.
Les inconvénients en sont que :
- l’air introduit n’est pas contrôlé, il peut être chargé en humidité (selon le temps), en polluants (différents des polluants domestiques et présents dans l’environnement de la maison, mais bien réels : comme la pollution urbaine, mélange de poussières et de fumées) et il est généralement à la mauvaise température (froid en hiver, chaud en été…).
- la dépression produite peut rendre le fonctionnement des poêles et cheminées problématique (un euphémisme pour dire que l’extracteur aspire la fumée dans la pièce…)
Simple flux par surpression
Ce système a les avantages suivants :
- relativement peu onéreux et relativement facile à mettre en place
- il permet là aussi le renouvellement de l’air dans la maison ce qui évite l’accumulation de fumées, de polluants issus des différents matériaux et de l’humidité.
- l’entrée d’air est centralisée et (on verra qu’on peut exprimer des réserve quant à sa qualité de départ) donc peut faire l’objet d’un filtrage.
- ce système est présenté par certains installateurs comme un pré-chauffage grâce à la chaleur accumulée sous les combles (la journée ok, mais la nuit ?); en été le système permettrait de raffraichir la maison la nuit (ok, mais les catalogues sont peu loquaces sur ce qui se passe la journée quand les combles sont surchauffés…).
les inconvénients en sont que :
- l’air introduit est certes filtré, mais au départ il est extrait dans un endroit peu approprié (grenier contenant différentes poussières, genre : laine de verre et crottes de rats….). Il peut être chargé en humidité (selon le temps), en polluants présents à l’extérieur de la maison, comme la pollution urbaine, mélange de poussières et de fumées, pas forcément bien filtrées et il est généralement à une très mauvaise température (surtout en été) bien qu’en demi-saison on puisse réellement avoir dans les combles un air pré-chauffé (l’argument n°1 des vendeurs/installateurs).
- la surpression produite peut rendre le fonctionnement des poêles et cheminées un peu trop enthousiaste (un euphémisme pour dire que le tirage va être tellement augmenté que le rendement sera résiduel…)
- L’air intérieur s’évacue par les « orifices naturels » de la maison, soit les huisseries principalement, la chaleur ou la fraîcheur injectées dans cet air sont perdues.
Double flux
Dans une Ventilation à double-flux, l’extraction, l’introduction et la circulation de l’air sont beaucoup mieux contrôlées :
Au lieu de laisser à la dépression ou à la surpression le soin de faire rentrer ou sortir l’air (par n’importe quelle huisserie mal jointive notamment et sous les portes, toutes choses pouvant sérieusement dégrader le confort, surtout en dépression) l’air est introduit et récupéré par des conduites ad-hoc et des ventilateurs.
Avantages :
- La maison n’est plus en dépression ou surpression
- l’entrée et la sortie d’air sont centralisées ce qui permet le filtrage mais aussi la préclimatisation, notamment par échangeur de chaleur.
Inconvénients
- l’installation est beaucoup plus complexe et onéreuse
- Pour que le système fonctionne, il faut en outre que les huisseries soient raisonnablement étanches et que les pièces aient entre-elles des communications y compris quand toutes les portes sont fermées (la solution idéale serait d’avoir des gaines qui apportent et emportent l’air à chaque pièce mais c’est rarement le cas).
5 Les échangeurs de chaleur
A partir du moment où des flux d’air entrant et sortant de la maison sont gérés, comme avec les VMC, il devient intéressant de se pencher sur les possibilités offertes par les échangeurs de chaleur.
Les échangeurs passifs
Ils sont basés sur la propriété naturelle des corps de différentes températures d’échanger de la chaleur jusqu’à l’équilibre. Cette tendance peut-être exploitées en mettant en contact thermique les fluides entrants et sortant en les faisant circuler le long de surfaces « les plus étendues possibles » et constituées par des matériaux conducteurs. C’est le principe même du « radiateur ». Le problème c’est que l’air a tout à la fois :
Les échangeurs à flux croisés
Les échangeurs à flux inversés
La technologie idéale et évidente pour gérer deux flux de sens contraire comme de l’air sortant et de l’air entrant semble naturellement celle des échangeurs à flux inversés (aussi appelés « à contre-courant »). Regardons cette image issue de http://mshades.free.fr/echangeurs/generalitesechangeur.html qui représente schématiquement un échangeur à contre-courant :
Prenons l’exemple d’une maison dont l’air intérieur est chaud (nous sommes en hiver et nous voulons renouveler cet air). La température de l’air chaud (sortant) est représenté par la flèche rouge et celle de l’air froid (entrant) par la flèche bleue et le trait noir représente la température de la paroi.
Le principe de l’échangeur à contre-courant est que les deux circuits sont suffisement longs (longueur non représentée sur ce schéma) ce qui permet d’obtenir une paroi d’échange dont la température change d’une extrémité à l’autre (regardez : le trait noir est plus haut – en fait plus chaud – à gauche qu’à droite !). Autrement dit l’air chaud qui sort (flèche rouge) chauffe cette paroi, mais ce faisant il se refroidit… quand il a atteint la même température que la paroi il n’est plus utilisable et relaché à l’extérieur.
Les puits canadiens
Les échangeurs actifs
- Échangeurs mécaniques
- Échangeur thermodynamique
Si on considère le rôle de l’échangeur de récupérer la chaleur de l’air sortant pour la réinjecter dans l’air entrant (ou le contraire), on y reconnaît la tâche typique d’une pompe à chaleur.
– soit grâce à un échangeur d’humidité (échangeur actif à roue absorbante) qui lui permettrait de capter une partie de l’humidité de l’air entrant.
– soit par remélange, dans une certaine proportion, avec l’air entrant, après réchauffage passif (échangeur à la température extérieure).
– Cette solution élimine complètement le problème du GIVRAGE, plaie des pompes à chaleurs. Les fabricants n’hésitent pas à être dithyrambiques sur les performances de leurs PAC en affirmant qu’elles continueront à fonctionner jusqu’à moins 15 ou moins 25 [7]. Je me demande s’ils font leurs tests en air sec ? En air humide, rien ne peut empêcher l’eau de geler sur le radiateur, si les conditions de température et hygrométrie s’y prêtent. Bien sûr le système peut se mettre en mode dégivrage de temps en temps (quand ça marche … voir de nombreux forums [8]), mais cela suppose l’arrêt du cycle d’évaporation/compression, donc du chauffage…
Épilogue :
Liens
References
- ATTENTION FAUX-AMI : l’appellation d « inverter » fait référence à un régime variable du compresseur, et non à la réversibilité du cycle.
- « Une pompe à chaleur (PAC) est un dispositif thermodynamique permettant de transférer la chaleur du milieu le plus froid (et donc le refroidir encore) vers le milieu le plus chaud (et donc de le chauffer… » (Wikipedia
- Bien qu’aucun fabricant à ma connaissance ne propose encore de PAC propulsée à partir d’une roue de hamster ou d’un vélo d’appartement, ce qui serait plus utile que les radios à manivelles ou autres lampes rechargeables à la main. Rien n’est plus pénible que de devoir rester dans une maison non chauffée parce qu’on n’a pas les moyens de le faire.
- « En deux parties » (il y a deux appareils, reliés par des tuyauteries et des cables électriques)
- un peu comme si on comptait comme un « plus » parce qu’elle remplit les godets qui se trouvent en dessous, l’eau qui tombe des godets d’une Noria ?
- En fait cela peut nécessiter un dimensionnement et une régulation spéciaux, le système étant susceptible d’atteindre des températures vraiment élevées, par rapport à une PAC travaillant en situation classique.
- Voir par exemple le site de Mitsubishi : très amusant (ne pas manquer de changer la température extérieure des personnages en haut, il n’y a pas que les poissons rouges qui bougeront alors…)
(Jeu) - par exemple (sinon faire une recherche avec « PAC givrage »…)
http://forums.futura-sciences.com/habita t-bioclimatique-isol ation-chauffage/1896 87-deboires-pac.html - Qui en fait peut être bénéfique, une partie du temps, par exemple quand votre maison est froide et que le temps extérieur, une partie de la journée, pourrait la réchauffer…
- Notamment dans son estimation des inconvénients possibles.
Laisser un commentaire